Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus courant chez les femmes, avec 660 000 nouveaux cas en 2022, dans le monde. Malheureusement, plus de 94 % des 350 000 décès dus à cette maladie sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, comme la RDC. Le manque de sensibilisation, la prise en charge tardive et l'ignorance autour de ce cancer gynécologique contribuent à un taux de mortalité élevé. Pourtant, ce type de cancer peut être prévenu et traité s’il est détecté à un stade précoce. C'est pourquoi le dépistage régulier et l'éducation autour de cette maladie sont essentiels pour sauver des vies. En RDC, même si des initiatives sont mises en place pour lutter contre cette menace, il reste crucial d’intensifier les efforts de sensibilisation et de formation pour réduire l'impact du cancer du col de l'utérus.
Qu’est-ce que le cancer de l’utérus ?
Le cancer du col de l'utérus est le type de cancer le plus fréquent de l'appareil reproducteur féminin. Il s'agit d'une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules
du col de l'utérus, la partie inférieure de l'utérus reliée au vagin. Une tumeur maligne signifie que les cellules cancéreuses peuvent envahir et détruire les tissus avoisinants, et potentiellement se propager à d'autres parties du corps (métastases). L'utérus, également appelé matrice, est un organe en forme de poire situé dans l'appareil reproducteur féminin. Il est composé de plusieurs parties, dont le col de l'utérus. Les cellules qui composent le col peuvent parfois subir des modifications qui les amènent à augmenter de manière anormale. Ces changements cellulaires peuvent provoquer des affections bénignes, comme les fibromes, mais peuvent aussi entraîner des états précancéreux, c'est-à-dire des cellules anormales qui pourraient évoluer en cancer si elles ne sont pas traitées.
Quelle est la principale cause du cancer du col de l'utérus ?
La principale cause du cancer du col de l'utérus est une infection persistante par certains types de papillomavirus (HPV), en particulier les types 16 et 18, qui sont responsables de près de 70 % des cas de cancer du col de l'utérus. Ce virus se transmet facilement lors de rapports sexuels, et bien que la plupart des infections par le HPV se résorbent naturellement dans les deux ans suivant la contamination, certaines infections peuvent persister et entraîner des changements cellulaires qui, à long terme, peuvent évoluer vers un cancer. Les femmes vivant avec le VIH sont particulièrement vulnérables. En effet, le VIH affaiblit le système immunitaire, ce qui rend plus difficile pour le corps d’éliminer le papillomavirus, augmentant ainsi le risque de développer un cancer du col.
Comment savoir si on a un cancer du col de l'utérus ?
Les premiers stades du cancer du col de l'utérus ne causent bien souvent aucun symptôme. Cependant, à mesure que la maladie progresse, certains signes peuvent apparaître, tels que des :
saignements vaginaux anormaux, notamment après les rapports sexuels, entre les règles ou après la ménopause ;
douleurs pendant les rapports sexuels ;
pertes vaginales anormales et malodorantes ;
douleurs dans la région pelvienne.
Attention, ces symptômes peuvent être le signe d’autres affections courantes et ne veulent pas dire que vous souffrez d’un cancer du col de l’utérus. Pour cette raison, il est indispensable de consulter un professionnel de santé dès l’apparition de ces symptômes, et il est tout aussi important de se faire dépister régulièrement, même en l'absence de symptômes. Le dépistage peut se faire par frottis cervico-vaginal ou par un test HPV, qui permet de détecter la présence du virus avant qu'il ne provoque des lésions.
Quelles sont les chances de guérison d'un cancer du col de l'utérus ?
Les chances de guérison du cancer du col de l'utérus dépendent principalement du moment auquel il est diagnostiqué. Si la maladie est détectée à un stade précoce, les traitements, qui incluent la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, sont souvent efficaces. Dans les stades avancés, le cancer devient plus difficile à traiter, et les chances de guérison diminuent. C’est pourquoi le dépistage précoce et régulier reste le meilleur moyen d’augmenter les taux de survie.
Quelles sont les initiatives mises en place en RDC pour lutter contre le cancer du col de l’utérus ?
Les autorités congolaises, en collaboration avec des organisations internationales, se concentrent sur trois grands axes pour combattre le cancer du col de l’utérus : le dépistage, la vaccination, et la sensibilisation. Ces initiatives visent à réduire la mortalité liée à cette maladie en améliorant la prévention et en facilitant l'accès aux soins.
Les campagnes de dépistage
Les campagnes de dépistage sont un outil clé dans la lutte contre le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus en RDC. Elles permettent aux femmes de se faire examiner gratuitement ou à un coût réduit. Un projet pilote a notamment été lancé, en 2023, dans la région du Sud-Kivu, où les femmes vivant avec le VIH sont six fois plus à risque de développer un cancer du col de l'utérus que les autres femmes. Grâce à cette initiative, plusieurs centres de santé proposent désormais des dépistages, en particulier dans les zones rurales et isolées, permettant ainsi de toucher les populations les plus vulnérables.
Les programmes de vaccination
Un autre pilier des efforts de prévention en RDC est la vaccination contre le HPV, principal responsable du cancer du col de l’utérus. Le pays s'engage à introduire rapidement ce vaccin, en suivant les recommandations de l'OMS qui propose un calendrier vaccinal à dose unique pour les filles âgées de 9 à 14 ans. Bien que la mise en œuvre à grande échelle soit encore un défi, des discussions sont en cours avec des partenaires internationaux, comme le GAVI (l’Alliance du vaccin), pour fournir les vaccins nécessaires. Ces efforts visent à prévenir l’infection par le HPV chez les jeunes filles avant leur entrée dans la vie sexuelle active, réduisant ainsi les risques de développer un cancer du col à l’âge adulte.
La sensibilisation de la population congolaise
Bien évidemment, la sensibilisation joue un rôle central dans cette lutte contre le cancer du col de l'utérus. Des campagnes de sensibilisation sont menées chaque année pour informer les femmes sur l’importance du dépistage et de la vaccination. Le mois de janvier est par exemple dédié à la sensibilisation au cancer du col de l'utérus en Afrique, avec des messages clés comme « Renseignez-vous », « Faites-vous dépister », et « Faites-vous vacciner ». Ces campagnes visent à combler les lacunes en matière d'information et à réduire les tabous autour de la maladie, en particulier dans les communautés rurales. De plus, elles encouragent les femmes, notamment celles vivant avec le VIH, à se faire dépister régulièrement.
En conclusion, le cancer du col de l'utérus représente une véritable menace pour la santé des femmes en RDC. Avec une incidence estimée entre 30 et 35 pour 100 000 habitants, cette maladie continue de toucher un nombre alarmant de femmes, notamment à Kinshasa, où environ 3 500 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Ces chiffres illustrent l'urgence d'intensifier les efforts de sensibilisation, de promouvoir le dépistage régulier et de garantir un accès aux soins pour réduire la mortalité liée à ce cancer. Seule une action concertée pourra freiner l'impact dévastateur du cancer du col de l'utérus au Congo.
Protégez votre santé dès aujourd'hui !
Le dépistage précoce est la clé pour vaincre le cancer du col de l'utérus. Téléchargez l'application Synwell Santé pour trouver un professionnel de santé près de chez vous et prendre rendez-vous en quelques clics. Prenez soin de votre avenir, commencez maintenant !
Téléchargez Synwell Santé dès aujourd'hui !
Rejoignez la communauté #plusjamaisseul
Fb : @synwell_santé
Insta : @synwell_santé
LinkedIn : Synwell
Mail : contact@synwell-santé.com
Comments